mercredi 25 mars 2009

Les limites de la collectivité à venir

- la personnalité de l'enfant=personnalité des parents difficultés à l'école (Teddy, théo pblématique avec la mère qui se sert à outrance la peinture tout à l'éxcés normal que son fils aussi!!!)
- le sentiment de bonne mère enfant non sécure sans sa présence

dimanche 15 mars 2009

Le culte de l'enfant roi dans l'inconscient collectif français

Un article de Caverne des 1001 nuits.

Plus de cinquante pour cent des décisions d'achat dans un couple sont motivées par l'enfant. Ce simple chiffre, effrayant, est l'arbre cachant la forêt. Plus qu'une forêt, notre société est malade de ses enfants et des comportements dits normaux qu'on accepte chez eux et pis, que l'on encourage.

Le changement du rapport des adultes à l'enfant

Du désir d'enfant à la volonté intellectuelle d'avoir un enfant

Si l'on reprend l'histoire du XXème siècle, certaines théories font état du fait que la pathologie infantile de « l'enfant roi » apparaît, dans notre société, il y a environ 15 ans, soit quelques années après que la contraception soit entrée dans les mœurs sociales comme une habitude légale.

S'il n'est pas dans notre propos de remettre en cause la contraception, ni sa légalisation, nous allons cependant tenter d'analyser les conséquences d'une telle maîtrise intellectuelle de la procréation, nouveauté dans l'histoire humaine, cela afin d'éviter d'entretenir certains tabous de la société.

La conséquence de la légalisation de la contraception, au niveau psychologique et au niveau de l'inconscient collectif, est le fait que l'enfant est devenu un bien de consommation comme un autre. L'enfant dans notre monde est voulu et non pas désiré. Il est devenu, le plus souvent, le fruit d'une réflexion intellectuelle, et non plus d'un mouvement du cœur, d'une envie. On choisit le moment où l'enfant peut arriver dans le couple, en fonction de critères très intellectuels.

Cette modification est très profonde dans la psychologie des parents. Pour ce qui est de la psychologie de l'enfant, la place qui lui est réservée au sein du couple et au sein de l'histoire de ses parents qu'il n'a pas choisis, est aussi fondamentalement différente. On peut désormais vouloir faire un enfant comme on veut une voiture. On entend partout que l'on a besoin d'un enfant - comme on aurait besoin d'un ordinateur pour écrire son blog en lignes.

L'enfant en tant qu'objet

Cette volonté peut aller parfois si loin que le recours à la procréation assistée médicalement se généralise, même hors des problématiques de stérilité physiologiques. La science se met à envisager des utérus artificiels, dont le but est que tout un chacun puisse « avoir un enfant ». On entend des revendications de « droit à l'enfant », qui ne sont pas sans rappeler les revendications de « droit au logement ».

L'enfant, devenu un « droit », ne devant venir qu'au moment choisi par les parents, se transforme progressivement, dans l'inconscient collectif, en un « objet ». Il perd de sa réalité psychologique, de son individualité.

Certaines données du passé semblent aussi avoir été oubliées, du fait que l'enfant soit devenu cet objet de consommation. En effet, il est nécessaire de se souvenir que dans le passé, les enfants n'étaient pas forcément vus comme bons. Un enfant mauvais né dans un couple de personnes gentilles peut, dans une certaine mesure, bouleverser en profondeur l'équilibre du couple voire de la famille. L'enfant, de par sa nature propre, peut être la source d'une modification profonde des rapports familiaux, ce qui n'est pas le cas avec les animaux domestiques auxquels, inconsciemment, il est comparé dans la logique matérialiste actuelle.

Les croyances de l'homme matérialiste

La transformation psychologique qui mène du désir d'enfant à la volonté intellectuelle d'avoir un enfant maintenant est très significative de la mentalité que nous avons héritée du XXème siècle, cette certitude (matérialiste) que l'homme pouvait maîtriser son destin et son histoire, de manière individuelle dans le cas qui nous occupe, mais aussi de manière collective (dans le cas de théories politiques voire totalitaires).

L'homme est devenu une machine intellectuelle qui se doit de maîtriser tous les paramètres de sa vie : sa vie personnelle, sa vie de couple, sa vie familiale, etc. La philosophie matérialiste a beaucoup vanté ce mode de fonctionnement d'un homme qui contrôlerait de manière totale son champ d'action, et d'une société qui, soit laisserait faire ce contrôle autant que possible (libéralisme), soit l'encadrerait par un contrôle fort de l'état (socialisme). Cette volonté de l'homme intellectuel de maîtriser complètement son destin commence naturellement par asservir la procréation à son bon vouloir.

L'homme matérialiste, en poursuivant des buts de contrôle sur les choses, pense qu'il est sorti d'une certaine morale de type religieux. Or, force est de constater qu'il n'en est rien, mais qu'à la place, il a remplacé un système moral ancien, par un système moral basé sur l'ego. L'ego maîtrise, décide, planifie, « veut », et suivre les frasques de son ego est déclaré « bon » pour l'homme, est postulé comme une « preuve de la liberté de l'homme ».

Cela n'est pas si simple, comme nous allons le voir, notamment dans le cadre de la naissance d'un enfant.

Positionnement de l'enfant dans le couple

L'enfant, du fait qu'il est un vu comme un objet, est schématisé selon les modalités de l'inconscient collectif. On ne tâche pas de savoir qui il est ni ce qu'on il a besoin, mais on lui attache des demandes et des comportements archétypaux qui sont ceux de l'enfance, vue au travers des poncifs de la société. Ainsi, l'hypothèse de base de l'optique matérialiste actuellement sous-entendue est que l'arrivée de l'enfant est une « bonne chose pour le couple », bonne dans la mesure où le couple a voulu l'enfant et que l'enfant arrive. Logiquement, le couple doit être satisfait de cette arrivée : c'est ce qu'il voulait.

Nous glissons, à partir de ce moment, très naturellement vers une autre tendance, projective celle-là. Si le vouloir de l'enfant est bon, alors l'enfant lui-même est bon a priori. Les parents projettent le « bonheur » d'avoir un enfant sur l'enfant lui-même qui devient « bon par essence », même si sa présence n'est que le fruit d'une construction intellectuelle des parents. Les parents ont du mal à faire la part des choses entre l'enfant et eux-mêmes, et investissent dans l'enfant cette joie qui ne leur est, somme toute toute, que personnelle.

Cette projection implique deux choses :

  • une pression mise sur l'enfant dès son plus jeune âge, car il est l'objet matérialisé du vouloir des parents,
  • un positionnement qui n'est plus naturel au sein de couple.

Les parents étant très souvent incapables de différencier l'enfant d'eux-mêmes, sur un plan psychologique, ils font tout pour séduire l'enfant, pour éviter les conflits avec l'enfant, pour permettre naïvement à l'enfant d'apprendre seul la vie. Ce travers leur vient directement de l'inconscient collectif qui prône une liberté accrue des adultes, liberté que l'adulte aurait voulu pour lui, et qu'il projette un peu naïvement dans les désirs de l'enfant.

L'enfant roi, fruit de la projection des désirs parentaux conscients et refoulés

Or, c'est bien mal connaître l'enfance que de laisser l'enfant apprendre la vie seul. L'enfant n'est pas encore construit socialement, il lui faut donc un certain nombre de limites dans la famille si l'on veut qu'il puisse vivre correctement en société plus tard. Nous noterons que certains parents font des erreurs continuelles d'interprétations des actes de leur enfant, poussés qu'ils sont par l'aveuglement dû à leur projection d'adulte sur l'enfant. Ainsi, quand l'enfant fait un caprice, ils y voient leur volonté de rébellion contre la société, voire leurs révoltes adolescentes contre l'autorité familiale. Ils prennent donc sur eux, donnent à l'enfant ce qu'il veut, tout en pensant que l'enfant est {« précoce », alors que ce dernier n'agit que par pur caprice et cherche seulement les limites.

D'une certaine façons, ils volent l'enfance de leur enfant en interprétant toujours faussement ses recherches de limites par des comportements pré-adolescents ; ils empêchent l'enfant de vivre dans un cercle restreint de libertés son enfance. L'enfant étant un objet projectif des parents, ces derniers ne lui donnent pas la possibilité de faire ses découvertes à son propre niveau, dans un cadre bien délimité où certaines choses sont autorisées et d'autres sont interdites.

L'enfant sans limite va, par conséquent, se construire d'une manière instable, prenant certains traits d'adulte avant l'âge, usant d'argumentaires d'adultes pour justifier ses caprices, et étant parfois totalement incapable de trouver du plaisir dans les jeux d'enfants.

Cette attitude projective des parents constitue chez l'enfant la pathologie de l'enfant roi. Un enfant roi est un enfant qui n'a jamais connu de limites, un enfant qui ressent une injustice insupportable dès lors que la moindre des contradictions vient le perturber - quand par exemple, ses parents ne lui achètent pas ce qu'il veut, tout de suite. L'enfant devient le dictateur de la maison, ne sait que fonctionner en mode {« caprice » et ne sait pas :

  • désirer une chose avant de l'avoir,
  • attendre,
  • être seul et s'amuser seul,
  • gérer le « non » de n'importe quelle autorité.

L'enfant roi, consommateur privilégié

L'inconscient collectif social, poussé par l'{« enfant roi consommateur », encourage cette postulation de l'enfant en tant que dictateur du couple, en tant qu'arbitre, un arbitre au comportement incohérent car non encore formé par son éducation. En guise d'{« éducation », il n'a en effet reçu que des {« béni oui oui ». Il y a donc une logique dans la névrose infantile : le monde externe doit fonctionner comme ses parents fonctionnent avec lui : il est le centre du monde, et tous les adultes sont asservis à ce qu'il désire.

Très tôt, l'enfant apprendra à mépriser ses parents et l'enfant roi deviendra potentiellement un adolescent à problèmes.

Le rôle de la société dans la pathologie de l'enfant roi

Une méfiance collective pour les « contraintes » de l'éducation

On pourra poser la question du pourquoi du silence de la société envers des enfants qui deviennent des périls pour eux-mêmes et pour les autres dès l'adolescence (voire même avant). Pourquoi la société semble-t-elle encourager à ce point cette vision absurde et inepte des relations entre parents et enfants, relations qui peuvent être saines si elles sont basées sur un cadre éducatif, un respect mutuel des différences et une non interchangeabilité des rôles entre adulte et enfant.

Une ébauche de réponse se fonde sur la constatation des tabous incrustés dans notre inconscient collectif social à soulever la question de l'éducation des enfants. Pourquoi ? Une des pistes pouvant conduire à la réponse à cette question est que la notion d'éducation est, aujourd'hui, fortement teintée d'histoire du XXème siècle. Quand on dit éducation, on pense « contraintes », « brutalité », « manipulation », « fascisme », « totalitarisme ». Quand on dit autorité avec ses enfants, on pense « violence », on pense « autoritarisme ». Quand on dit « limites », on pense à des principes moraux - symbole de l'ultime horreur sociale - voire religieux. On pense endoctrinement. De là vient la culpabilité des parents d'infliger une éducation à l'enfant. L'éducation est devenue synonyme de {« contrainte » pour l'enfant, de {« mauvais traitement ».

Le message social souligne cette direction : il est culpabilisant et moralisateur. Il est de bon ton de dire qu'un enfant ne doit avoir de contraintes pour se développer, de dire qu'un enfant peut apprendre la vie seul. Tout message inverse est de suite interprété comme celui d'un tortionnaire ou d'un réactionnaire dans une opinion publique où l'héritage de 68 fait long feu : pas de contrainte, pas d'autorité, plus de liberté. Même l'Education Nationale doit prendre garde à ne pas traumatiser l'enfant en lui donnant de {« trop mauvaises notes ».

Des parents intellectuels dans une société intellectuelle

Les parents actuels sont les dignes héritiers d'un siècle dont on nous dit qu'il a détruit toutes les grandes utopies. Cette destruction s'est accompagnée d'une mise en place de tabous à de nombreux endroits, de conclusions historiques simplistes, de peurs que les adultes colportent sans trop savoir si elles sont les leurs ou si elles ne sont que légendes.

Ces peurs, les adultes les projettent sur leurs enfants, de la manière la plus basique qui soit :

  • en les considérant à la fois comme leurs égaux, voire comme leurs maîtres, mais aussi comme des objets de consommation ;
  • en se débattant avec leurs caprices afin de leur construire un cocon totalement décalé des contraintes du monde réel.

Les parents des enfants rois ont un côté immature qui les fait rendre un culte à l'enfant qui les martyrise. Ils ont, la plupart du temps, {« oublié » leur passé d'enfant, passé dans lequel ils avaient, eux, des limites. Ils sont bloqués dans la logique des preuves matérielles d'amour[4] pour l'enfant, enfant qui a priori ne demande pas de cadeaux ou d'abdications pour aimer ses parents. Ils sont restés dans une approche très intellectuelle du monde, depuis le vouloir d'enfant jusqu'à son absence d'éducation et de limites.

Or l'approche intellectuelle favorise la projection des zones refoulées de notre psyché. Si l'intellectuel prétend tout maîtriser et tout saisir, les refoulement de son passé sortent dans son comportement sans même qu'il s'en aperçoive.

Construction et futur de l'enfant

Les dangers pour la construction de l'enfant

Les conséquences sur les enfants sont multiples :

  • les enfants s'habituent vite à ne trouver leur plaisir que dans l'abdication des autres (et en particulier des adultes) face à leur volonté propre ;
  • les enfants n'apprennent pas la notion du temps, de la patience ;
  • ils s'imbibent des angoisses temporelles de leurs parents et vivent tout retard, dans le plaisir immédiat, comme une blessure profonde, comme une négation de ce qu'ils sont (ce qui est normal car ils ont été postulés comme tels par les parents eux-mêmes) ;
  • ils deviennent insensibles au désir mais sont pilotés par le vouloir (à l'instar de leurs parents) ;
  • les enfants vivent dans la course constante au plaisir immédiat, reformulent la peur de l'autorité de leur parents de manière extrême, et peuvent devenir totalement asociaux voire très agressifs.

La période d'adolescence montre des enfants complètement destructurés, qui peuvent avoir contribué à l'explosion du couple de leurs parents (pour peu que l'estimation des limites à imposer soit divergente entre les deux membres du couple), qui peuvent battre leurs parents, les insulter, avoir des comportements violents sans que l'empathie ne leur ait été inculquée, sans que le souci de l'autre - même dans une version minimale - ne leur ait été enseigné ou même montré comme exemple.

Les enfants rois devenus adolescents sont souvent contestataires, très souvent sans raison, par principe, ayant appris le refus de l'autorité dans le fait que leurs parents aient abdiqué leur autorité des années auparavant. Ils sont facilement manipulables par une idéologie du refus, de l'opposition brutale, du dialogue haineux et simpliste, lors de l'adolescence et plus tard, lorsqu'ils seront des jeunes adultes. Ils ne savent pas de quoi ils parlent, mais n'agissent qu'en négatif, qu'en opposition, qu'en réaction par rapport à un monde qui, justement, ne les traite pas comme les rois qu'ils croyaient être.

Sitôt sortis de l'adolescence, ces enfants voteront. Du fait de leur manque absolu de maturité, ils sont une chair à canon extrêmement docile pour ceux qui peuvent les brosser dans le sens de leur poil {« contestataire ».

Insatisfaction et inadaptation chroniques à l'âge adulte

Ce tableau n'est pas un tableau catastrophiste car, si le phénomène prend de l'ampleur, il est difficile de le mesurer statistiquement et d'estimer véritablement les enfants touchés par ces modes de fonctionnement parentaux. Néanmoins, prenons garde aux représentations médiatiques de l'enfance qui vont parfois jusqu'à {« justifier » les pathologies infantiles, jusqu'à les présenter comme {« normales », sans les mettre en perspective par rapport à notre histoire.

Le pire, pour ces enfants et pour les adultes qu'ils seront un jour, est de les élever dans la logique de l'insatisfaction et de la frustration chronique. Les {« bonnes intentions » des parents, qui peuvent se transformer en un véritable enfer au quotidien pour toute la famille, mènent à rendre leurs enfants malheureux car ces bonnes intentions génèrent littéralement une insatisfaction structurelle.

La relation à l'autre, construite durant l'enfance, en est profondément modifiée, altérée : une certaine frange des nouvelles générations est sacrifiée sur l'autel des grands principes d'éducation de l'enfant roi. Ces enfants-là, quelque soit leur milieu social partent avec un handicap.

Une fois adulte, les anciens enfants rois errent de révolte en révolte n'ayant rien appris de l'autre. Ils restent bloqués dans leur égoïsme aux relents paranoïaques. Le monde est odieux et « méchant » car il ne les prend pas pour les rois qu'ils avaient toujours cru être.

Conclusion

Il faut se méfier de l'héritage que nous laissons à nos enfants, et par conséquent se méfier de celui que nous avons reçu de nos parents. Il est important de réaliser qu'élever des enfants est une responsabilité et que si, spontanément, nous ne nous sentions pas prêt à revenir sur nous-mêmes pour résoudre nos problèmes enfouis, nous nous devons de le faire pour nos enfants, afin de ne pas les charger de combats périmés et d'idées absurdes, et de ne pas les affubler des clés de l'insatisfaction latente.

La fin de l'enfant roi ?

Dossier réalisé par Laurence Haloche et Sophie Roquelle

24/10/2008

Crédits photo : Getty Images

Enfants perturbés, parents déboussolés, psys débordés : Dolto est plus que jamais contestée. La célèbre psychanalyste serait-elle passée de mode, ou victime de son succès ?

Il y a un peu plus de trente ans, une voix s'élevait à la radio pour défendre « la cause des enfants ». Pour la première fois, une pédiatre et psychanalyste parlait aux parents de leurs « devoirs » vis-à-vis de leurs enfants, de leur rôle d'éducateurs et d'« écouteurs ».

Chaque jour sur France Inter, de 1976 à 1978, Françoise Dolto a répondu aux interrogations des parents, toujours concrète, pratique, avec un charisme inouï et ces « fulgurances » que tout le monde lui reconnaît encore aujourd'hui. L'enfant n'est pas un « petit animal domestique » qui doit être dressé mais est « une personne », répétait-elle inlassablement, un « être de langage » à qui il ne faut rien cacher « des vérités qui le concernent », un être de « désir » et d'« intelligence », accessible aux explications, que ses parents doivent soutenir et accompagner dans son développement.

« Lorsque l'enfant paraît » connaît un immense succès : mille lettres de parents sont lues à l'antenne. Le phénomène Dolto était né. La grande dame de la psychanalyse aux allures de grand-mère idéale, disparue en 1988, révolutionnait l'éducation des enfants.

Deux générations plus tard, elle est toujours au coeur des débats sur l'enfance. Snobée par une partie des psychanalystes, qui lui reprochent son hyper-médiatisation, elle est aussi contestée par un nombre croissant de pédiatres et de psychothérapeutes, constatant chaque jour dans leur cabinet les dérives d'une éducation laxiste, centrée sur le seul désir des enfants.

Et si, en libérant les enfants, Françoise Dolto avait aliéné les parents ? Du credo « l'enfant est une personne », on aurait ainsi subrepticement glissé vers l'enfant roi, puis l'enfant tyran.

Ses nombreux défenseurs jurent que Dolto n'a jamais prescrit l'effacement de l'autorité parentale, bien au contraire, et que si la place de l'enfant est au centre de la famille, il ne doit pas occuper le centre tout entier de la vie familiale.

Mal comprise, peut-être. Piégée par une vulgarisation excessive de son discours, certainement. Françoise Dolto, dont on célèbre le centenaire de la naissance ces jours-ci , serait en tout cas stupéfaite d'assister aujourd'hui à une déferlante d'ouvrages sur le retour de l'autorité et la multiplication des appels à la sévérité. Sans parler de la réapparition de l'instruction civique à l'école et des polémiques qui ont secoué la classe politique sur la détection de la délinquance dès l'âge de 3 ans.

Simple retour de balancier ? Tout le monde s'accorde à dire en tout cas que les parents n'ont jamais été aussi perdus face à des enfants qui, enivrés de liberté et d'autonomie, ne vont pas très bien non plus.

lundi 9 mars 2009

La reconnaissance

L'un de nos souci, le défaut de reconnaissance de notre métier en espérant que cela change! Sur Face book j'ai adhéré à un groupe: "tu sais que tu es éducateur de jeunes enfants quand..." c'est tellement vrai... Allez pour le plaisir je vous fais part de mes préférés:
- on te dit "Vous avez bien du courage, moi je pourrais pas, déjà que un à la maison ... "
- on te dit "Ahh? éducateur ?? spécialisé ?? " ... "NON .. de jeunes enfants ..."
- tu rayes les possibles prénoms de tes futurs enfants à chaque nouveau "cas" rencontrés en structure.
- la personne avec qui tu vis ne supporte plus de t'entendre chanter "c'est la baleine qui tourne qui vire tout autour du petit navire"
- en rentrant à la maison tu continues à verbaliser tout tes actes: "attends chéri, je me lève, j'ouvre le frigo, et..? bah...chéri..? tu dors!??"

La pire que j'ai entendu c'est lors d'une réunion avec un élu qui alors que des personnes rendaient compte de la pénibilité du travail auprès des enfants malgrè tout le plaisir que l'on peut en retirer. Le mal de dos quand on se baisse tout au long de la journée et que l'on porte beaucoup les enfants. C'est alors que l'élu réponds "eh bien moi je transportais des bouteilles de gaz pendant des années je ne m'en suis jamais plaints"!!! euh que voulez vous répondre on est pas du tout sur le même plan d'humanité... Dialogue non constructif vous savez avec ses personnes qui ne vont retenir de votre discours que la partie qui les intéressent et qui va leur permettre de te montrer toute leur hypocrisie!!!!

La suite bientôt...

vendredi 6 mars 2009

Rôle de l'eje

Le métier d’éducateur de jeunes enfants est, comme les métiers de la petite enfance, chargé d’histoire. Longtemps appelées « jardinières d’enfants », exerçant auprès d’enfants de plus de 3 ans, elles se sont vues « masculinisées » et appelées éducateur de jeunes enfants (malgré une majorité féminine encore très prononcée aujourd’hui), puis intégrées dans toutes les collectivités de la petite enfance.

Longtemps prises pour des spécialistes de l’animation et des activités dirigées, les équipes léguaient facilement le groupe d’enfants à l’ "l’EJE" pour « faire faire » tout un tas de productions dictées par noël, carnavals, le printemps, les fêtes des mères, des pères et pourquoi pas de fin d’année !

Il est important aujourd’hui de recadrer le rôle et la mission de l’éducateur de jeunes enfants et de légitimer sa véritable place au sein de l’équipe de professionnels.

Un rôle pédagogique important

Il est clair que l’EJE doit être le plus souvent possible auprès des enfants. Il doit savoir observer, écouter, proposer, être disponible et pouvoir être garant d’un véritable respect de l’enfant en collectivité. Ajoutez à cela un rôle pédagogique incontournable qu’il doit accepter afin d’intervenir dans l’équipe pour proposer des projets, mais aussi discuter des pratiques professionnelles quotidiennes pour garantir le respect de l’équilibre de l’enfant accueilli en collectivité. C’est une lourde responsabilité qu’il faudra certainement travailler dans beaucoup de lieux d’accueil tant cet aspect de la profession est généralement laissé pour compte. Choix de la direction, ou choix de l’éducateur de jeunes enfants, toujours est-il que cette mission doit faire partie du profil de poste afin de légitimer le véritable rôle pédagogique de l’EJE.

L’EJE doit aussi encadrer

Autre aspect de la profession : l’encadrement. Dans beaucoup de structures, le management de l’équipe et la analyses des pratiques professionnelles reviennent à la direction, or l’EJE doit pouvoir dynamiser les divers projets afin de collaborer avec la direction qui ne peut être présente en permanence dans les groupes d’enfant accueillis. Pour que les projets d’équipe voient le jour, il faut un suivi de ce qui se vit au quotidien, des temps de paroles et de réflexion et c’est à l’éducateur de jeunes enfants de trouver cette place tout à fait privilégiée.

Bien sûr, il ne s’agit pas de prendre la place de la direction mais bien de suppléer le travail de la responsable afin de pouvoir construire de vrais projets pédagogiques en parfaite concordance avec la réalité quotidienne.

L’EJE coordonne ses pratiques professionnelles et celle de l’équipe afin de prendre part au projet d’équipe. C’est un travail souvent difficile à mettre en place parce qu’il demande de la part de l’EJE une assurance et une confiance en soi mesurées et respectueuses du travail des autres et de la part de l’équipe une bonne compréhension de cette position professionnelle. Cette démarche ne doit pas être ressentie comme une prise d’autorité mais bien comme une aide pédagogique.

Enfin pour que le rôle de l’EJE prenne toute sa dimension, il me paraît important qu’il puisse faire partie de toutes les sections d’âges (notamment pour les crèches collectives), afin d’apporter à l’équipe un regard « semi-extérieur ». Cette pratique permettrait à l’enfant de s’ouvrir aux autres enfants de la collectivité, mais aussi de sortir de sa section pour faire autre chose avec une autre personne.

L’EJE passe dans les équipes, participe de manière organisée à la vie de la collectivité, parle avec les équipes, organise, et respecte tout autant l’enfant que l’équipe.

C’est une véritable collaboration qui met en valeur le travail de chacun et qui aide à souligner les difficultés du quotidien.

Lorsque l’EJE prend sa place, la valeur de chaque professionnel est respectée, la dynamique d’équipe existe et surtout l’enfant est tout entier considéré dans la collectivité.

Souvent seul, sinon en minorité, l’EJE doit revendiquer cette place entre le pédagogique et l’encadrement tout en se positionnant très clairement vis-à-vis de la direction et de l’équipe.

Les profils de poste faciliteront certainement ce positionnement. Quant à l’organisation institutionnelle, chaque éducateur de jeunes enfants aura à découvrir ses failles et ses possibilités… toute une aventure sans cesse en mouvement pour le bien-être de l’enfant accueilli.

jeudi 5 mars 2009

Contes, comptines, chansons et histoires

Jean Claude Renoux est un conteur de renom qui construit, et interprète des contes pour les tout-petits, je vous invite à aller voir son blog où il a mit en ligne quelques uns de ses contes. Pour l'instant j'ai essayé "la mouche" et "l'escargot" qui ont tous les deux très bien marché.
Sinon je raconte souvent l'histoire de la famille éléphant du CD Papoum! d'Enfance et Musique, les enfants adorent surtout l'arrivée du tigre.
La pomme est une poésie qui fait beaucoup rire les enfants quand on y met le ton:

Une pomme, à la cime d'un pommier,
Un grand vent d'automne (vvvvvffff) la fit tomber dans le pré (boum!)
"Pomme, pomme, t'es-tu fais mal?"
"J'ai le nez cassé, l'oeil poché et le menton en marmelade,
Et en plus je suis tombé sur le petit escargot qui s'en allait au marché,
Ha la la, quel malheur!!"



Sinon je lis souvent aux enfants:

"Chhht!!" , un livre très fascinant pour les enfants, car ils sont captivés dans l'attente de voir le géant qui va venir alors "chhht! attention de ne pas réveiller ou déranger les autres habitants du chateau!!!";






"La chasse à l'ours", un grand classique;








"Non mais ca va pas?", c'est un livre de Solotareff vraiment bien, qui fait un peu peur mais pas trop;









"De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête"; Moi je me régale avec ce livre.




"Le beau ver dodu" ce que j'aime dans cette histoire c'est le combat verbal entre les deux animaux: "bonjour ver, bonjour oiseau, je vais te manger, oh que non, oh que si, NON!, SI!..." Sans doute que la petite fille qui n'osait pas dire ce qu'elle pense veut s'exprimer là maintenant: NON! SI!







Oui je sais mes goûts sont assez stéréotypés je sais, sortit du caca, des histoires qui font un peu peur je ne propose pas grand chose. Eh oh je ne suis pas toute seule sur la crèche heureusement. Chacune propose des choses, moi c'est celles là pour le moment mais je vais évoluer comme tout le monde ;-).



Il faudra un jour que je me pose pour savoir que m'apporte chacunes de ces histoires, sur un plan perso qu'est ce que je joue...




mercredi 4 mars 2009

Activité du bonhomme



En allant sur un site internet www.educatout.com, j'ai récolté beaucoup d'idées d'activités et notamment celle du bonhomme. L'activité consiste à choisir des yeux, un nez, une bouche, des jambes et des bras puis on propose à l'enfant, d'environ trois ans, de mettre la colle là où il veut coller les différents éléments et enfin de les appliquer. Le rendu ressemble à un bonhomme patate. Les enfants prennent beaucoup de plaisir à faire cette activité car bien entendu je ne fais aucun forcing et je les laisse libre de coller là où ils le désirent.

Cette activité permet d'avoir une idée de la représentation de leur corps, position des éléments du visage, la position des bras et des jambes. C'est ainsi qu'un enfant un peu jeune pour l'activité s'appliquera à mettre tous les éléments dans le corps sans que rien ne dépasse et peu importe dans quel ordre ou quelle position. D'autres s'attarderont à mettre les mains sur les côtés plutôt que le début des bras (en fait ils vont coller les bras à l'envers) montrant qu'il a bien conscience de ses mains mais peu de ses bras qui relient ses mains à son corps.

Dernière surprise, cette activité a fait naître une interrogation de ma part; peut-elle démontrer un rapport de l'enfant au "cadre"? En effet, j'ai proposé cette activité à un enfant qui a toujours été opposant quasiment dans toutes les circonstances d'une manière ou d'une autre. Quand je lui propose de faire le bonhomme, il accepte et place très adroitement les éléments du visage comme si le corps était une tête. je me suis dis qu'il lui restait peu de place pour coller les bras et les jambes et j'avais hâte d'observer sa réaction. Elle ne tarda pas sans aucune hésitation il plaça chaque bras et jambes sous le corps en faisant dépasser juste les mains et les pieds. C'est la première fois depuis que je fais cette activité que j'observe un enfant faire cela. Pour moi cet enfant à encore montrer son rapport au cadre, il s'en est totalement dégagé!